Skip to main content

Discipline des Magistrats

Les magistrats rendent la justice au nom du peuple français. 

Ils exercent leurs fonctions avec indépendance, mais aussi avec responsabilité.

Lorsqu’un comportement est contraire aux devoirs que leur impose leur fonction, une procédure disciplinaire peut être engagée.

Garantir une justice digne de la confiance des citoyens

S'ils ne peuvent jamais être sanctionnés en raison du sens de leurs décisions, les juges et les procureurs peuvent voir leur responsabilité disciplinaire engagée s'ils adoptent un comportement contraire aux valeurs que leur impose leur fonction de magistrat. 

La détection et la sanction de ces fautes disciplinaires visent à garantir l'exemplarité des magistrats et à susciter la confiance des citoyens en leur justice. 

La loi prévoit ainsi que constitue une faute disciplinaire tout manquement par un magistrat aux devoirs suivants : 

  • indépendance
  • impartialité
  • intégrité
  • probité
  • loyauté
  • conscience professionnelle
  • honneur
  • dignité
  • délicatesse
  • réserve et discrétion 

Le fait pour un magistrat de violer de manière grave et délibérée une règle de procédure constituant une garantie essentielle des droits des parties peut également constituer une faute disciplinaire si cette violation est constatée par une décision de justice devenue définitive. 

Les prérogatives du CSM en matière disciplinaire concourent à l'indépendance de l'autorité judiciaire : 

  • pour les juges : le pouvoir disciplinaire appartient au CSM, qui prononce lui-même les sanctions à l'égard des magistrats ayant commis une faute disciplinaire
  • pour les procureurs : le pouvoir disciplinaire appartient au ministre de la Justice, qui ne peut toutefois prononcer de sanction disciplinaire sans avoir recueilli l'avis du CSM 

Important

La procédure disciplinaire ne concerne pas les erreurs de jugement ou les désaccords avec une décision de justice.
Ces derniers relèvent des voies de recours (appel, cassation).

La discipline s’applique uniquement à des comportements ou attitudes contraires aux valeurs listées ci-dessus. 

Le CSM a pu par exemple juger que constituait une faute disciplinaire : 

  • Le fait pour un magistrat d'intervenir dans une affaire judiciaire le concernant personnellement et de faire usage de sa qualité de magistrat au cours d'altercations sur la voie publique (manquement aux devoirs d'impartialité, d'intégrité et de probité)
  • Le fait pour un magistrat d'adresser des SMS ou courriels à caractère privé et au contenu déplacé sur les lignes personnelles de collaboratrices de la juridiction (manquement aux devoirs de dignité et de délicatesse)
  • Le fait pour un magistrat de ne pas informer son chef de juridiction de sa mise en cause dans une enquête de police pour trafic d'influence, quand bien même cette mise en cause s'est avérée infondée et est restée sans suite (manquement au devoir de loyauté)

Une procédure équitable et transparente

 

La saisine du CSM en matière disciplinaire peut être faite par :

  • Le garde des Sceaux, ministre de la Justice
  • Le premier président de la cour d'appel ou le procureur général près la cour d'appel où exerce le magistrat concerné (supérieurs hiérarchiques)
  • Le justiciable - voir la page "Plaintes des justiciables"

 

La procédure se déroule de manière à garantir les droits du magistrats poursuivi tout en assurant la transparence à l'égard des citoyens :

  • Désignation d'un rapporteur
  • Instruction du dossier : le magistrat est informé, entendu, et peut être assisté
  • Audience disciplinaire publique (sauf cas exceptionnel)
  • Décision ou avis motivé rendu par le CSM

Le magistrat concerné peut contester la décision du CSM (pour le siège) ou du garde des Sceaux (pour le parquet) devant le Conseil d’État.

Prochaines Audiences disciplinaires

04
Déc
09h30
Juge d'instruction
Conseil supérieur de la magistrature
04
Déc
09h45
Juge
Conseil supérieur de la magistrature
18
Déc
09h30
Vice-président chargé de l'instruction
Cour de cassation Chambre commerciale
18
Déc
14h00
Vice-président
Cour de cassation Chambre commerciale

Sanctions possibles

La loi prévoit différentes sanctions, selon la gravité du manquement :

  • Le blâme avec inscription au dossier
  • Le déplacement d'office
  • Le retrait de certaines fonctions, dans lesquelles le magistrat ne peut être nommé pour une durée maximale de cinq ans
  • L'interdiction d'être nommé ou désigné dans des fonctions de juge unique pendant une durée maximale de dix ans
  • L'abaissement d'un ou de plusieurs échelons
  • L'exclusion temporaire de fonctions pour une durée maximale de deux ans, avec privation totale ou partielle du traitement
  • La rétrogradation
  • La mise à la retraite d'office ou l'admission à cesser ses fonctions lorsque le magistrat n'a pas le droit à une pension de retraite
  • La révocation

Les décisions et avis disciplinaires sont publics, vous pouvez les consulter dans la rubrique "Publications"

Consulter les décisions et avis disciplinaires

Depuis 1958

470

décisions ou avis disciplinaires rendus par le CSM

dont 170 au cours des 10 dernières années

228

sanctions prononcées ou proposées 

dont près d'un tiers entraînant l'exclusion définitive du magistrat 

Pour aller plus loin

Découvrez davantage d'information sur la mission de discipline des magistrats en consultant le rapport annuel du Conseil Supérieur de la Magistrature

En savoir plus

Découvrez les autres mission du CSM

Nominations des Magistrats
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) intervient dans chaque processus de nomination d'un magistrat qu'il s'agisse de sa première affectation ou d'une mutation en cours de carrière.
Déontologie des Magistrats
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) contribue à l'élaboration des principes déontologiques et accompagne les magistrats dans leur application au quotidien.
Activités transversales
Les activités transversales du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) complètent ses missions constitutionnelles. Elles jouent un rôle essentiel dans la réflexion du Conseil, dans son ouverture sur l’environnement judiciaire et dans la promotion de ses valeurs à l’échelle nationale et internationale.